Les établissements industriels concernés sont redevables à l’Agence de l’Eau soit au titre des prélèvements, soit au titre des rejets, soit pour les deux.

Les prélèvements industriels

  • Les rivières fournissent l’essentiel de la ressource en eau utilisée avec 86% des prélèvements, les nappes alluviales alimentent de nombreuses industries recherchant une qualité de l’eau acceptable (agro-alimentaire notamment), ou facilement accessible (industries diverses, gravières...), les nappes profondes fournissent près de 5% des prélèvements industriels (besoins spécifiques ou complémentaire à l'eau de surface)
Lacq
Lacq

L’industrie agro-alimentaire

  • activité la plus répandue, elle reflète la vocation agricole du Bassin de l’Adour
    les activités de distillerie-vinification dominent dans le Gers (Armagnac), abattoirs et conserveries sont présents sur les quatre départements, laiteries et fromageries dans les Pyrénées-Atlantiques essentiellement.
  • Les établissements agro-alimentaires requièrent une eau de qualité et sont de ce fait généralement approvisionnés en eau par le réseau public d’adduction d’eau potable à hauteur de 3% des prélèvements. Par contre, ils contribuent pour une part plus importante à la pollution d’origine industrielle : 13% des matières en suspension rejetées, 15% des matières organiques, 18% des matières azotées et 43% des matières phosphatées.

L’activité métallurgique et mécanique

  • L’activité ne concerne que 5% des prélèvements, mais rejette une part importante de matières toxiques (matières inhibitrices) et métaux. Elle est répartie sur quatre pôles :
    • Le bassin d’Arudy-Oloron,
    • le secteur de Bordes en amont de Pau,
    • l’agglomération tarbaise,
    • le secteur de Boucau-Tarnos-Bayonne-Anglet.

Particularités

  • Landes
    Près de la moitié de l’irrigation du Bassin de l’Adour est localisée dans le département des Landes avec plus de 80 000 hectares de surfaces irriguées autorisées et un volume de prélèvement de plus de de 160 millions de m3. L’irrigation est présente sur l’ensemble du département. Les eaux souterraines, abondantes et diversifiées dans ce département, sont fortement utilisées pour l’irrigation (46%), en particulier dans la partie nord du bassin. La nappe alluviale de l’Adour y est, comparativement aux départements du Gers et des Hautes‐Pyrénées, faiblement utilisée (seulement 3% des prélèvements en eaux souterraines).
    Les rivières pour leur part desservent 35% des irrigations, localisées pour l’essentiel sur l’axe Adour (25% des prélèvements en rivières), les affluents rive gauche de l’Adour Bahus, Gabas, Luys, Louts (20% des prélèvements en rivières) et la Midouze, Midou et Douze (13% des prélèvements en rivières). Les cours d’eau utilisés sont pour moitié réalimentés par des ouvrages de stockages (51%).

Besoins en granulats et ressources alluvionnaires

  • L’extraction de granulats est également bien représentée avec 27 établissements le long de l’Adour et du gave de Pau. Le lavage des matériaux nécessite 8% des volumes prélevés et rejette une eau contenant des matières en suspension. Les granulats sont utilisés dans le bâtiment et les travaux publics, ballast des voies de chemin de fer, remblais ou couches de fondation pour les routes, bétons et enrobés.
  • Dans le bassin de l’Adour, l’extraction de granulats s’élève à 11,5 tonnes/personne/an, une production exportatrice du bassin de l’Adour, notamment vers le littoral atlantique, le secteur gersois et la Gironde.
  • Ressource et extractions
    Les critères d’exploitation d’un site sont la qualité du matériau, l’accessibilité du gisement et la proximité du lieu de consommation. L’extraction des granulats peut provenir de différents milieux :
    • Les gisements alluvionnaires,
    • les carrières sèches.
  • Gravières et environnement
    L’exploitation en lit mineur dans les années 70 et 80 avait généré une profonde déstabilisation du Gave et de l’Adour par érosion régressive, enfoncement du lit et des nappes, érosion des berges. Le rétablissement d’un profil d’équilibre a nécessité de gros travaux hydrauliques, dont la réalisation de dizaines de seuils de stabilisation.

L’industrie chimique et pâte à papier

  • Plus de 20 établissements concentrés sur deux sites : Rion-Lesgor-Tartas et bassin de Lacq sont les activités qui concentrent les plus importants prélèvements en eau : 63% des prélèvements pour l’industrie chimique, 9% pour l’industrie papetière. Ce sont également les activités les plus polluantes tant en ce qui concerne les matières en suspension et les matières oxydables (pâte à papier), matières azotées, matières phosphorées pour les deux filières, matières toxiques pour la chimie.

L’hydroélectricité

  • Avec une puissance installée de près d’1 million de KW, l’hydroélectricité constitue une activité importante dans le bassin de l’Adour. Les producteurs principaux sont :
    • EDF: 673 000 kW avec 36 usines,
    • SHEM (Société Hydro-Electrique du Midi): 242 000 kW avec 15 usines,
    • 100 producteurs autonomes, totalisant une puissance installée de 87 000 kW.
  • Les zones d’activité
    Les bassins montagnards sont dotés d’un aménagement hydroélectrique complexe optimisant la ressource hydraulique, par le captage de nombreuses sources ou torrents, le stockage en lacs et l’exploitation des dénivelés (conduites forcées) ;
    Les aménagements, selon les vallées, sont du ressort d’EDF (gave de Pau et d’Aspe) ou de la SHEM (gave d’Ossau).
    Le bassin amont du gave de Pau concentre près de 60% du potentiel installé du bassin ; Une partie de la ressource collectée (captages des lacs de Cap de Long, Aumar et Aubert, bassin des Nestes, est transférée dans le gave de Pau par l'usine de Pragnères.
    Les dérivations concernent l’ensemble du haut bassin jusqu’à Soulom, soit 100 km de cours d’eau. Le gave d’Ossau jusqu’à Castet est équipé par la SHEM avec l’aménagement de la ressource sur les trois têtes de bassin, le stockage dans les lacs d’Artouste, de Fabrèges et de Bious, Les dérivations affectent l’amont du bassin jusqu’à Geteu, soit 75 km de rivière.
    L’Adour, moins bien alimenté, est peu équipé
    Les rivières de plaine sont équipées d’installations au fil de l’eau, parfois alimentées par dérivation. Elles sont exploitées en grande partie par des producteurs autonomes. Le dénivelé plus faible est souvent compensé par des débits plus importants et réguliers. C’est encore le gave de Pau le plus équipé, ainsi que le gave d’Oloron et la Nive.
  • Des contraintes
    Les dérivations concernent près de 300 km de cours d’eau, principalement dans les hauts bassins pyrénéens, plus ponctuellement sur le gave de Pau et la Nive. Elles doivent respecter un débit réservé, généralement fixé au 1/10 du débit moyen annuel, parfois 1/40 pour les installations anciennes. Elles sont souvent préjudiciables à la vie aquatique et à la capacité d’autoépuration et en concurrence avec les autres préleveurs (agricoles) ou utilisateurs (activités nautiques)
    Les éclusées affectent le gave d’Ossau à l’amont de Castet et le gave de Pau jusqu’à la plaine de Nay. Elles provoquant des assecs temporaires et des courants soudains et constituent un danger pour la population, fragilisent le biotope.
    Les seuils et barrages de dérivation bloquent le transport solide et la dynamique fluviale, constituent une entrave à la circulation des poissons migrateurs et contrarient l’activité nautique, malgré la mise en place d’installations de franchissement.

Aquaculture et piscicultures

  • L’Aquitaine est l’une des premières régions aquacole de France avec la Bretagne. L’aquaculture est surtout développée dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Plus de 130 piscicultures sont en activité dont 21 gérées par les AAPPMA dont l’objectif principal est l’alevinage.
    Elles se répartissent de piscicultures intensives en bassins (et sites d’AAPPMA), concernant 93 établissements (dont 12 fermés), qui assurent près de 90 % de la production, et production extensive en étangs principalement dans le Gers, qui concerne 54 établissements. (blackbass et poissons blancs). Citons:
    • La pisciculture de Cauterets, d’importance régionale, qui produit toutes sortes de salmonidés (saumons, truites de fontaine, cristivomer, omble chevalier),
    • la ferme marine de l'Adour d’Anglet, a constitué un élevage de turbots. Sa production annuelle proche de 200 tonnes. La transformation et la commercialisation se font en Espagne, via le groupe étranger Stolt-Nielsen auquel la ferme appartient.
    • la pisciculture de poissons exotiques à Nogaro (Gers), en cours de liquidation
    • 2 sites gersois produisant de l’esturgeon à Riscle en particulier. L'esturgeon reviend dans l'Adour!

Les rejets industriels

Les polluants rejetés sont fonction des activités. Selon les filières, les traitements internes aux établissements sont plus ou moins poussés et la pollution industrielle rejetée est imputable à quelques branches d’activité comme :
  • l’industrie de la pâte à papier, responsable aux 2/3 des rejets industriels en matières en suspension et en matières organiques et à près de 1/3 des rejets de matières azotées ;
  • l’industrie chimique, qui totalise près de la moitié des rejets toxiques, 1/3 des rejets azotés, 1/5 des matières phosphorées ;
  • l’industrie métallurgique et mécanique : 80% des rejets métalliques et 42% des matières toxiques ;
  • l’industrie agro-alimentaire, rejetant 43% des matières phosphorées d’origine industrielle.

 

La réduction des impacts environnementaux est axée sur les sites de production : réduction à la source des émissions et des risques technologiques.
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